Avant-propos

Le Mahatma Gandhi (1869 à 1948) était d'avis que l'on peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont elle traite les animaux. Et Albert Schweitzer (1875 à 1965) insistait sur le fait que la compassion à l'égard des animaux devrait être basée sur le respect universel de tout ce qui vit, sinon elle est défectueuse et instable. On peut sans doute ajouter que les humains et les animaux sont solidaires devant la destinée, aujourd'hui plus que jamais.

Lorsque, il y a à peine un an, en passant devant un fast-food mondialement connu, je me suis aperçu et j'ai pris conscience de l'excès de poids de certains humains, phénomène de notre société « moderne », il m'est venu à l'idée d'établir une relation précise entre notre état de santé et l'existence naturelle des animaux de rente dans un environnement approprié. J'ai pris conscience que les vaches qui broutent joyeusement sur les pâturages et les autres illustrations roboratives des vendeurs de BIO pourraient faire miroiter un monde artificiel et trompeur et voiler la réalité. Les primes des caisses maladie, en augmentation constante, le comportement des consommateurs devant les étalages toujours bien approvisionnés des grands distributeurs et la crise toujours plus intense de l'agriculture m'ont incité à proposer au comité de la SPA de Zurich d'entreprendre une analyse précise de la situation actuelle.

Avec le titre « Une chance pour l'avenir : le bien-être des animaux », je suis heureux non seulement de soulever des problèmes, mais aussi de proposer des solutions pour l'avenir et de fournir des documents (voir chapitre 7 : les bons exemples).

Cela a été possible grâce à la généreuse subvention de Mme Martha Risler, qui a voulu ainsi soutenir « la lutte contre la détention indigne des animaux ». Il est vraiment temps que les protecteurs des animaux dans le domaine de la détention des animaux de rente n'accusent pas indifféremment les paysans, car bien des améliorations se sont déjà produites. Il s'agit plutôt d'éveiller l'attention des gens et de leur faire prendre à nouveau conscience de l'importance de leur comportement (comme contribuable aussi) lors de leurs achats à l'égard des méthodes de production qui leur sont proposées.

Le développement malheureux de nos habitudes alimentaires – toujours davantage, toujours plus vite, toujours moins cher – ne peut continuer sans limite. C'est pourquoi les consommateurs, le commerce, les agriculteurs et les protecteurs des animaux doivent se réconcilier. Pour le bien de nos animaux et pour le bien des hommes.

Dr Hans H, Schmid, président de la SPA de Zurich.